Le journal Le Progrès du Nord et du Pas-de-Calais dans son n° 339 de son édition du dimanche 5 décembre 1909, relate ainsi l'inauguration des nouvelles lignes de tramways du Grand Boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing :
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La cérémonie officielle d'inauguration des lignes de tramways du Boulevard de Lille-Roubaix-Tourcoing a eu lieu samedi.
A une heure de l'après-midi, douze voitures de l'Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing, superbement peintes en jaune clair, décorées à l'avant et à l'arrière de drapeaux tricolores se rangent sur les deux lignes aboutissant à la place du Théâtre.
L'une d'elles, celle qui porte le numéro 412, est enrichie de tentures de velours rouge, frangées d'or, c'est la voiture officielle. Les invités dont les groupes s'accroissaient peu à peu dans la nouvelle voie où s'élèvent seulement encore de rares maisons prennent place pour le voyage d'inauguration.
Nous notons au passage : MM.Auguste Potié, sénateur du Nord, Delecroix, Vandame, Delaune, Guillain, députés ; Noullens député du Gers, rapporteur des Postes et Télégraphes ; Delesalle, maire de Lille ; Desombre, président du Tribunal de Commerce de Lille ; Decroix, vice-président de la Chambre de Commerce de Lille ; François Roussel, vice-président de la chambre de Commerce de Roubaix ; Stoclet, ingénieur en chef du département ; Grimpret, Dontoi, ingénieurs des Ponts et Chaussées ; Le Goaster, inspecteur principal du chemin de fer du Nord ; Descubes, président du Conseil d'administration de l'Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing ; Léon Francq, vice-président ; Ryndzunsky, Schœnbrunn, Chalon, Joseph Noulens, membres du Conseil d'administration ; l'aimable directeur, M. Roger Francq, ingénieur des Arts et Manufactures, merveilleux toujours d'activité et qui assurera jusqu'au soir, en tous points, la très belle ordonnance de la cérémonie d'inauguration.
A une heure dix, le signal du départ est donné et la voiture officielle s'ébranle et roule - on pourrait presque dire glisse, tant est douce sa mise en marche - sur la ligne de Lille à Roubaix, laissant à ses côtés les pylônes majestueusement dressés comme des mâts qui, eux aussi, ont été décorés dans toute leur hauteur, de drapeaux tricolores dont l'étoffe claque joyeusement au vent.
A la suite de la voiture officielle s'élancent successivement les diverses voitures jusqu'à la douzième, toutes également remplies d'invités pour accomplir le trajet entre les trois villes Lille-Roubaix-Tourcoing dont la proximité va presque leur être, en ce jour, une révélation.
Un public nombreux a assisté au départ des excursionnistes de l'Electrique L.R.T. - prenons dès maintenant l'habitude de ces trois lettres magiques.
Maintenant, nous filons sur le Nouveau Boulevard, fumant, courant, nous complaisant à l'imagination de ce que sera dans vingt ou vingt-cinq années, l'immense et nouvelle voie départementale. Nous édifions à plaisir maisons et châteaux, nous grandissons les arbres encore minuscules, nous écoutons déjà la chanson formidable du vent - qui souffle en liberté sur la vasle arrière - dans leurs feuillages nombreux et drus et nous lançons encore sur le macadam la multitude de tous les véhicules imaginables qui vont, qui vont à folle allure et à grand bruit entre les trois cités sœurs.
Au jour le jour - Le Boulevard des Trois Villes
Le grand Boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing est entré depuis hier dans la vie économique de notre région. Certains pourront regretter qu'un représentant du Gouvernement ne se soit pas trouvé là pour saluer sa naissance par des paroles pleines de belles promesses, telles ces bonnes fées du temps jadis qui se penchaient sur le berceau du nouveau né pour lui présager toutes sortes de bonheurs ... ; mais hélas, la croyance aux fées se perd de plus en plus et des gens vont même jusqu'à prétendre que, pour réussir dans la vie, il n'est rien tel que de faire ses affaires soi-même, et que cela vaut toutes les promesses des fées !
Espérons que le nouveau-né saura se consoler avec ces sages paroles, et qu'il en tirera profit !
De même que vers 1845, la première ligne de chemin de fer, allant de Lille à Mouscron est inaugurée, je crois par M. Thiers, le Boulevard Carnot datera lui-aussi dans la vie économique de notre région, car il constitue la plus saisissante synthèse des moyens de locomotion et de transport de ville à ville qui ait été réalisée jusqu'à ce jour.
N'est-ce pas, d'ailleurs, la force et la fierté du Nord d'avoir toujours été à l'affût de tous les progrès susceptibles d'accroître sa prospérité industrielle et commerciale ?
N'est-ce pas chez nous, que dans la seconde moitié du XIX ème siècle une nouvelle évolution dessine ; la route un moment détrônée par le chemin de fer, reprend trace aux automobiles et aux tramways électriques, son ancienne importance, l'importance qu'elle avait du temps des pataches, des diligences et des relasis de poste; et c'est de là que date cet incomparable projet de Boulevard dont nous contemplons aujourd'hui la réalisation.
Là, comme en tant d'autres circonstances, notre région a été devancière, une initiatrice.
C'est pourquoi il convenait de voir autre chose et plus qu'un banal " fait du jour " dans l'inauguration de ce Boulevard des Trois Villes, monumentum dete percantus, nommé disait le poète, œuvre où s'affronte l'esprit d'initiative féconde et réfléchie qui fait notre force et notre gloire. Le Pic.
A une heure de l'après-midi, douze voitures de l'Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing, superbement peintes en jaune clair, décorées à l'avant et à l'arrière de drapeaux tricolores se rangent sur les deux lignes aboutissant à la place du Théâtre.
L'une d'elles, celle qui porte le numéro 412, est enrichie de tentures de velours rouge, frangées d'or, c'est la voiture officielle. Les invités dont les groupes s'accroissaient peu à peu dans la nouvelle voie où s'élèvent seulement encore de rares maisons prennent place pour le voyage d'inauguration.
Nous notons au passage : MM.Auguste Potié, sénateur du Nord, Delecroix, Vandame, Delaune, Guillain, députés ; Noullens député du Gers, rapporteur des Postes et Télégraphes ; Delesalle, maire de Lille ; Desombre, président du Tribunal de Commerce de Lille ; Decroix, vice-président de la Chambre de Commerce de Lille ; François Roussel, vice-président de la chambre de Commerce de Roubaix ; Stoclet, ingénieur en chef du département ; Grimpret, Dontoi, ingénieurs des Ponts et Chaussées ; Le Goaster, inspecteur principal du chemin de fer du Nord ; Descubes, président du Conseil d'administration de l'Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing ; Léon Francq, vice-président ; Ryndzunsky, Schœnbrunn, Chalon, Joseph Noulens, membres du Conseil d'administration ; l'aimable directeur, M. Roger Francq, ingénieur des Arts et Manufactures, merveilleux toujours d'activité et qui assurera jusqu'au soir, en tous points, la très belle ordonnance de la cérémonie d'inauguration.
A une heure dix, le signal du départ est donné et la voiture officielle s'ébranle et roule - on pourrait presque dire glisse, tant est douce sa mise en marche - sur la ligne de Lille à Roubaix, laissant à ses côtés les pylônes majestueusement dressés comme des mâts qui, eux aussi, ont été décorés dans toute leur hauteur, de drapeaux tricolores dont l'étoffe claque joyeusement au vent.
A la suite de la voiture officielle s'élancent successivement les diverses voitures jusqu'à la douzième, toutes également remplies d'invités pour accomplir le trajet entre les trois villes Lille-Roubaix-Tourcoing dont la proximité va presque leur être, en ce jour, une révélation.
Un public nombreux a assisté au départ des excursionnistes de l'Electrique L.R.T. - prenons dès maintenant l'habitude de ces trois lettres magiques.
Maintenant, nous filons sur le Nouveau Boulevard, fumant, courant, nous complaisant à l'imagination de ce que sera dans vingt ou vingt-cinq années, l'immense et nouvelle voie départementale. Nous édifions à plaisir maisons et châteaux, nous grandissons les arbres encore minuscules, nous écoutons déjà la chanson formidable du vent - qui souffle en liberté sur la vasle arrière - dans leurs feuillages nombreux et drus et nous lançons encore sur le macadam la multitude de tous les véhicules imaginables qui vont, qui vont à folle allure et à grand bruit entre les trois cités sœurs.
Au jour le jour - Le Boulevard des Trois Villes
Le grand Boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing est entré depuis hier dans la vie économique de notre région. Certains pourront regretter qu'un représentant du Gouvernement ne se soit pas trouvé là pour saluer sa naissance par des paroles pleines de belles promesses, telles ces bonnes fées du temps jadis qui se penchaient sur le berceau du nouveau né pour lui présager toutes sortes de bonheurs ... ; mais hélas, la croyance aux fées se perd de plus en plus et des gens vont même jusqu'à prétendre que, pour réussir dans la vie, il n'est rien tel que de faire ses affaires soi-même, et que cela vaut toutes les promesses des fées !
Espérons que le nouveau-né saura se consoler avec ces sages paroles, et qu'il en tirera profit !
De même que vers 1845, la première ligne de chemin de fer, allant de Lille à Mouscron est inaugurée, je crois par M. Thiers, le Boulevard Carnot datera lui-aussi dans la vie économique de notre région, car il constitue la plus saisissante synthèse des moyens de locomotion et de transport de ville à ville qui ait été réalisée jusqu'à ce jour.
N'est-ce pas, d'ailleurs, la force et la fierté du Nord d'avoir toujours été à l'affût de tous les progrès susceptibles d'accroître sa prospérité industrielle et commerciale ?
N'est-ce pas chez nous, que dans la seconde moitié du XIX ème siècle une nouvelle évolution dessine ; la route un moment détrônée par le chemin de fer, reprend trace aux automobiles et aux tramways électriques, son ancienne importance, l'importance qu'elle avait du temps des pataches, des diligences et des relasis de poste; et c'est de là que date cet incomparable projet de Boulevard dont nous contemplons aujourd'hui la réalisation.
Là, comme en tant d'autres circonstances, notre région a été devancière, une initiatrice.
C'est pourquoi il convenait de voir autre chose et plus qu'un banal " fait du jour " dans l'inauguration de ce Boulevard des Trois Villes, monumentum dete percantus, nommé disait le poète, œuvre où s'affronte l'esprit d'initiative féconde et réfléchie qui fait notre force et notre gloire. Le Pic.