Le centenaire du Grand Boulevard fêté dès le 27 septembre 2009

Dans un supplément mixte La Voix du Nord / Nord Eclair, de 8 pages, les villes du centre* du Grand Boulevard annoncent les événements qui lanceront les festivités du centenaire du Grand Boulevard. Avec un grand défilé de près de 1 000 voitures anciennes le 27 septembre qui passera trois fois au Croisé Laroche.

*Il s'agit des villes de La Madeleine, Marcq-en-Barœul, Wasquehal, Mouvaux et Croix. Il se trouve que les 3 villes aux extrémités du Grand Boulevard Lille, Roubaix et Tourcoing sont gérées par des municipalités de gauche et que les villes traversées par celui-ci (à l'exception de Villeneuve d'Ascq) sont gérées par des municipalités de droite.



Pour voir le détail du programme, cliquez sur le document qui peut être agrandi.

Relier les 3 villes

En 1817, les transports se faisaient en diligence. On quittait Lille pour Tourcoing à 17h et on pouvait n'y revenir que le lendemain à 10h. A partir de 1838, le service avait pris de l'extension, avec la création de huit liaisons quotidiennes entre Lille et Tourcoing, et quatorze entre Lille et Roubaix.

Pendant quelques années il y eu des tramways tirés par des chevaux.

En 1880 une nouvelle étape était franchie avec la mise en fonction d'une liaison par tramway à vapeur. La ligne F reliait Lille à Roubaix en une heure. Puis en 1888 Tourcoing bénéficia du même service avec la ligne J. Les routes étaient toutefois sinueuses, étroites et encombrées.


Dès 1880, quelques hommes précurseurs réfléchissaient à la possibilité de relier les trois villes :

- Eugène Motte, industriel, maire de Roubaix, député et conseiller général
- Antoine-Florent Guillain, polytechnicien, député, conseiller général, rapporteur du projet financier
- Arthur-Ghislain Stoclet, polytechnicien, ingénieur de la ville de Lille, mis à la disposition du préfet pour s'occuper de la voie départementale
- Alfred Mongy, ingénieur de la ville de Lille puis du Département et fondateur de l'ELRT
Entre Mongy et Stoclet, tous deux visionnaires de talent, régnait une harmonie de vues. Les deux hommes suivirent une carrière parallèle, tant à la ville qu'au département.


Le tramway à vapeur

Une réalisation exemplaire

Le décret du 21 juillet 1903 déclare d’utilité publique l’établissement de la route départementale n° 27 reliant Lille à Roubaix et à Tourcoing. C’est un médecin hygiéniste, Théophile Bécour, qui, le premier, émet l’idée de tracer un grand boulevard du XXe siècle pour « ouvrir les cités à l’air pur et sortir les habitants de l’enserrement de la ville ». Son idée est reprise dès 1885 par Alfred Mongy qui crée en 1901 la compagnie de tramways l’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing (ELRT). Il obtient le 9 janvier 1905 avec Arthur Stoclet, Ingénieur en chef du département du Nord, un vote positif du conseil général sur la réalisation de cette voie, qui est ouverte à la circulation dans le courant de 1908.

Les lignes de tramway mongy, Lille-Roubaix et Lille-Tourcoing sont inaugurées en grande pompe le 4 décembre 1909. L’idée, en germe à la fin du XIXe siècle, se trouve concrétisée. Le Grand Boulevard est l’axe fondateur de la métropole.



Alfred Mongy avait prévu une route de 20 mètres de large, suffisante pour laisser passer son tramway moderne et rapide. Arthur Stoclet va réaliser une plate-forme de 50 mètres afin qu’elle soit, disait-il, appropriée à la circulation future. Comme il avait vu juste, même trop juste si on considère la circulation actuelle.

Ci-dessus est présentée la coupe transversale du boulevard, tel qu’il fut conçu et réalisé. Le Nouveau Boulevard, large de 50 mètres, offrait donc :
- deux trottoirs de 3,50 mètres le long des habitations,
- deux chaussées latérales en dur de 5,50 mètres, réservées aux chariots et aux gros attelages,
- deux banquettes terre-plein de 11,50 mètres,
l’une dédiée aux tramways (toujours située à droite en allant vers Roubaix ou Tourcoing)
et l’autre aux cavaliers, cyclistes et promeneurs,
- et une piste centrale, d’environ 9 mètres de largeur, réservée aux voitures légères et aux automobiles.

Au-delà de l'aspect fonctionnel du Nouveau Boulevard, le projet global a séduit par son esthétique et sa composition : l'actuelle avenue de la République (que se partagent les territoires communaux de Lille, La Madeleine, Marcq-en-Barœul) ainsi que les bifurcations vers Tourcoing (avenue de la Marne) et vers Roubaix (avenue de Flandre) sont autant d'adresses prestigieuses qui aujourd'hui encore, portent les stigmates d'une urbanisation sélectionnée au nom de la modernité.

De nombreux documents rassemblés

Les documents concernant le Grand Boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing sont très nombreux. Parmi ceux-ci, il y a des cartes postales, pour l'instant ce sont plus de 350 vues différentes qui ont été rassemblées par Hubert Hennart qui a complété la très belle collection commencée par son père. Il a fallu faire des choix, et ce site internet permet de diffuser ce qui n'a pu être inclus dans l'ouvrage.

Nous avons aussi des écrits intéressants, dont des textes inconnus ou jamais édités.

Ce sont des années de travail et de recherche dans les différentes archives publiques et privées, qui pourront trouver un aboutissement.
Une importante bibliographie, rappelée en partie à la fin de ce site, nous a été fort utile. Que leurs auteurs en soient remerciés.


Il existe de nombreux autres témoignages, comme ces documents des archives privées d'Alfred Mongy qu'à pu nous présenter l'association GB9, dont un plan du tracé du tramway qui passait non loin de Mons-en-Barœul. Bien entendu un ouvrage ne suffira pas à présenter la totalité, c'est donc la finalité de ce site que de pouvoir apporter des compléments.

A l'approche du centenaire

Diverses manifestations sont programmées pour fêter les 100 ans du Grand Boulevard. Bien entendu ces événements vont s'amplifier à l'approche de la fin d'année. De son côté l'association Eugénies organise des visites commentées du Grand Boulevard à l'occasion des Journées du Patrimoine (le dimanche 20 septembre 2009) et à l'occasion du centenaire proprement dit, le week-end le plus proche du 4 (le dimanche 6 décembre 2009). Voir le site d'Eugénies ICI.



Un livre pour célébrer l'événement

Ci-contre la carte postale - issue de la collection d'Hubert Hennart - qui a été choisi comme illustration pour la couverture du livre, et qui a été reprise par la communication de Transpole sur ses différentes affiches (pour l'association Eugénies et l'annonce des festivités du 28 novembre).

Ci-dessous le texte de la 4ème de couverture qui présente l'ouvrage :
Inauguré le 4 décembre 1909, il y a donc 100 ans, le Grand Boulevard relie Lille à Roubaix et à Tourcoing. Il traverse les villes de La Madeleine, Marcq-en-Barœul, Wasquehal, Croix, Villeneuve d'Ascq et Mouvaux.
La volonté politique de réunir ces trois cités par une voie large et moderne à une époque où il était difficile d'imaginer le développement actuel des transports force l'admiration. Cet axe est dû au talent visionnaire de plusieurs personnalités, dont un certain Alfred Mongy. Cent ans plus tard, le tramway qui parcoure le boulevard porte toujours son nom.

Victime de l'essor des chevaux automobiles, la piste cavalière a disparu. Mais tous les autres modes de locomotion s'y côtoient. Trois ponts de chemin de fer, deux canaux, deux passerelles pour piétons croisent les tramways, les voitures, les vélos ou les joggeurs du dimanche matin.

Véritable « Champs Elysées » de la future métropole, le Nouveau Boulevard, avec son moyen de transport ultramoderne pour l'époque, devint vite une vitrine de l’architecture du XXe siècle avec la construction de belles demeures et de villas prestigieuses, de châteaux d’industrie et de nombreux estaminets et commerces – et du premier HLM de la région ! Depuis on y construit de plus en plus des immeubles modernes de rapport ou de bureaux.

Mais le boulevard donne toujours l’occasion d’effectuer une promenade architecturale à travers le XXe siècle, allant de l'éclectisme au modernisme, avec notamment l’œuvre de Gabriel Pagnerre ou de l'art géométrique bruxellois. Ceci dit, il y a aussi des garages, un blockhaus, une station EDF, un château d’eau, …..

Aujourd’hui 50 000 véhicules y transitent quotidiennement. C’est que, circulation oblige, depuis 50 ans la circulation automobile a été privilégiée, ce qui n’est pas sans incidence sur la qualité du site et la quiétude de ses habitants. A terme, la question de sa réhabilitation semble posée, permettant au boulevard de rester une voie de circulation tout en redevenant une voie agréable pour ses riverains ; comme il y a cent ans !

Animés du souci de dévoiler au public une collection exceptionnelle de cartes postales anciennes, Hubert Hennart et Jacques Desbarbieux, qui ont déjà collaboré dans d'autres ouvrages, font revivre ce siècle avec des images du passé confrontées à des photographies d’aujourd’hui.




Cet ouvrage vient d'être publié au deuxième semestre 2009 pour célébrer les 100 ans du Grand Boulevard, avec de nombreuses cartes postales de cette époque.
Gabriel Pagnerre n'y est pas oublié ... puisqu'il a lui-même écrit sur ce sujet et bien sûr y figurent plusieurs de ses belles constructions sur cette voie.


Alfred Mongy, le projet, la construction

Ci-dessus : Pose de groupe devant le pont de la ligne de chemin de fer reliant Menin à Tourcoing, avenue de la Marne qui surplomble le Nouveau Grand Boulevard. Chaque ouvrier se fige fièrement avec son outil de travail. Malgré le peu de moyens mécaniques on réalisait de la belle ouvrage. (Archives de la ville de Marcq-en-Barœul)
Ci-contre : Alfred Mongy, le créateur du Grand Boulevard Lille Roubaix Tourcoing. Il ne faut pas oublier l'ingénieur Stoclet.

Alfred Mongy (1840-1914)

Le 21 mars 1840, dans le quartier Notre-Dame de la Treille, à 5h du matin, naît un enfant de sexe masculin, prénommé Alfred, Louis. Il est le fils de Louis Mongy, ouvrier fourreur, né lui aussi à Lille, et de Pauline, Catherine, Florentine Lessenne, coutière née à Comines, elle-même fille de Mathias Lessenne, meunier et de Catherine Detrèmeries. Après des études primaires supérieures à Lille, Alfred Mongy entre à l'école des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne en 1856. Deux ans plus tard ce brillant élève muni d'une solide formation, rejoint à 19 ans le service municipal de Lille comme dessinateur. Le 29 avril 1865 il épouse Marie Duhot. De cette union, naît un fils Eugène en 1866.
Sa compétence et son sérieux lui permirent de gravir rapidement les échelons :
- Chef du bureau d'études en 1862
- Chef de service en 1867
- Ingénieur en 1879
- Directeur des travaux municipaux succédant à M. Masquelier
- Directeur du service des transports en 1879
Ces différents postes amènent progressivement Alfred Mongy à s'occuper de près du plan d'ensemble de l'agrandissement de Lille (arrêté préfectoral du 28 avril 1860) et du tramway dès 1865 dans le contexte euphorique du règne de Napoléon III, époque historique de grand développement ferroviaire, industriel, urbaniste, immobilier ...
Après la guerre de 1870-1871, l'activité économique reprend rapidement ses droits ; en 1872 Mongy étudie la création d'un premier réseau de tramways à cheval. Dix ans plus tard en compagnie de M. Stoclet, il esquisse un large boulevard reliant Lille à ses voisines Roubaix et Tourcoing avec une emprise ferroviaire. En 1887, Alfred Mongy quitte les services municipaux pour ceux du Département du Nord. Son activité s'élargit et ses qualités de bâtisseur se révèlent : Lycée Jean Macé sur l'actuel Boulevard Jean-Baptiste Lebas, école Franklin (Boulevard Louis XIV), école St Michel, restauration de la porte de Paris que certains vouaient à la démolition. Il conçoit la Faculté des Lettres, négocie avec l'Armée la création du Bois de Boulogne autour de la Citadelle ...
Pour toutes ces réalisations, bâtiments administratifs, travaux d'assainissement, de viabilité et d'éclairage, Mongy mériterait bien le surnom de " Haussmann lillois ".
Extrait de " Le Mongy, Tramway du Nord par Gérard Blondeau aux éditions La Régordane Le Villard BP n°3 48230 Chanac (Mars 1995) "

Ci-dessus :
- à gauche les grands travaux pour la construction du Boulevard reliant Lille à Roubaix et Tourcoing, avec la percée des fortifications Nord et la construction du Boulevard Carnot
- à droite les travaux d'aménagement du réseau de transport urbain sur la grand place de Lille.

Alfred Mongy et " son " Grand Boulevard dans Pays du Nord de janvier 2009



Voir dans les pages 28 à 32 de la revue Pays du Nord n° 87 de janvier/février 2009, un article de Marc de la Bernardière, illustré de photos de Sébastien Jarry, consacré au Grand Boulevard Lille - Roubaix - Tourcoing.
Avec des portaits d'Alfred Mongy et de Gabriel Pagnerre.

Une artère large de près de 50 mètres,

Après la politique de grands travaux menées à Lille, dès 1906, afin de libérer l'accès à la place du Théâtre et à la Grand'Place, le quartier pittoresque de la rue des Oyers, de la place des Guinguants ou de la rue du Bois Saint-Etienne a bel et bien disparu.

En lieu et place de ce quartier, a été percé un boulevard aux allures parisiennes, comparable à la rue Faidherbe ou à la rue Nationale. L'artère a pris la dénomination de boulevard Carnot à partir de la place du Théâtre et jusqu'aux remparts délimitant la ville au nord-est.
La percée du boulevard Carnot était en fait une réponse partielle à une problématique totalement ambitieuse pour l’époque, il s'agissait de relier Lille à Roubaix et Tourcoing, au moyen d'une artère large de près de 50 mètres, et alimentée par deux voies de tramways rapides.
En quelques années, le projet fut réalisé, grâce aux travaux menés par Alfred Mongy, à qui l'on doit cette métonymie célèbre et employée au quotidien par des milliers de voyageurs : "Je vais prendre le Mongy". En effet, si les rames utilisées aujourd'hui ont remplacé les anciennes, il n'empêche que le tracé du tramway actuel est quasiment le même que celui qui avait été décidé à l'époque.

Cela constitue un bel exemple d'ouverture en matière de transports, désengorgeant de nombreux axes routiers encore aujourd'hui.

Le profil type : Le plan de C. Tillie

Au début un des premiers projets prévoyait même une artère de 65 mètres de large. Alfred Mongy avait pensé à une voie de 25 mètres et c'est Arthur-Ghislain Stoclet qui emporta la décision avec un Grand Boulevard large de 50 mètres. Ce plan de C. Tillie montre le profil-type du Grand Boulevard tel qu'il fut conçu à l'origine avec ses voies séparées.

Vous trouverez tout en bas ce site, ce même plan en grand format.

Hésitations sur le tracé

Le tracé du Grand Boulevard a subi plusieurs modifications au gré des circonstances. Divers projets ont cherché le meilleur compromis. Il y eu même un schéma avec un passage par Mons-en-Barœul. Les auteurs du livre sur le Grand Boulevard, demeurant tous deux dans cette ville, auraient souhaité mettre leur documentation à la disposition d'un large public dans le cadre d'une exposition.
Ce ne sera pas le cas, faute des soutiens nécessaires. Il en est de même pour d'autres associations que nous avons approché et qui ont rencontré les mêmes difficultés. Comment expliquer cette inertie ? Ce n'est peut-être que partie remise ...

Les expropriations

Pareil projet ne se déroule jamais sans difficultés, et il a fallu recourir à de nombreuses expropriations de terrains, souvent agricoles comme ceux de la ferme Salembier (plan ci-dessous à droite). Les fermiers avaient des cultures disséminées, il n'est donc pas étonnant de retrouver des champs d'un cultivateur de Mons-en-Barœul parmi les terres expropriées.


Ci-dessous les parcelles expropriées au niveau du Croisé Laroche.



Ci-dessous les plans d'expropriations au niveau des ponts : celui de la voie de chemin de fer et celui du canal de la Marque.

La pénétration dans Lille

Ci-dessous le procès verbal du 30 décembre 1907 concernant la pénétration du Grand Boulevard dans la ville de Lille. L'existence des remparts, qui ne seront percés que beaucoup plus tard, empêchant l'arrivée directe. Les documents peuvent être agrandis.


Les portes de Lille

Le Boulevard Carnot

Le Boulevard Carnot, débute à l'angle de la place du Théâtre. Empruntant le tracé de l'ancienne rue des Fleurs, il longe l'ancien lycée Faidherbe, avant de prendre la direction de la Madeleine, au niveau du quartier du Romarin. Pour se faire, il a fallu percer les remparts pour dégager l'accès. Dans un premier temps, le boulevard Carnot ne dispose pas de tramways : le percement des remparts est trop étroit, si bien que le terminus des tramways venant de Roubaix et Tourcoing s'effectue en léger retrait de Lille intra-muros. Après 1910, les voyageurs pourront s'arrêter au niveau de la place du Théâtre, qui constituera désormais le terminus définitif de la ligne Lille-Roubaix-Tourcoing.




Sitôt tracé, le Nouveau Boulevard, avec son moyen de transport ultramoderne pour l'époque, ne tardera pas à attirer les riches industriels et autres aristocrates de la Métropole Lilloise, qui font construire des villas somptueuses tant que la place le permet. Au même moment, de très belles villas fleurissent également aux abords de Roubaix et Tourcoing. Donjons, coupoles monumentales, façades rythmées d'arcades ... Le Nouveau Boulevard prend des allures de contes de fées. Et pourtant, derrière les façades, il y a la campagne ...
Au bout de quelques kilomètres, les villas se font plus rares, car trop excentrées à la fois de Lille, de Roubaix et de Tourcoing. Certaines parcelles de terres débordent encore jusque sur les abords de la ligne de tramway. Les hôtels particuliers sont remplacés par de véritables châteaux, en léger retrait du boulevard, avec un immense terrain privé. Certaines constructions, déjà présentes au moment du tracé, perdent leur isolement.

La percée des remparts

L’entrée du nouveau boulevard dans la ville de Lille nécessitait le percement des remparts de défense qui, à l’époque, encerclaient en grande partie la ville. L’armée, d’abord réticente par nature, finit par donner assez facilement son accord pour une percée de 12 mètres, qui, après moult discussions, sera ensuite élargie à 25 mètres en 1914.






Il ne subsiste aujourd’hui des remparts qu’un morceau du mur d’enceinte situé entre le boulevard Carnot et la porte de Roubaix. Un endroit peu connu, qui constitue une partie de la fameuse Promenade du Préfet, et qui mériterait un meilleur entretien.

Plans de la percée des remparts


La percée des remparts s'est faite au niveau des établissements Kuhlmann et a entraîné la destruction du magasin à poudre. Peu de poudrières subsistent dans l'agglomération, il faut citer les deux poudrières du fort Séré de Rivières de Mons-en-Barœul, que l'auteur de ces lignes a fait visiter pendant des années. Voir le site du fort de Mons-en-Barœul, en cliquant sur ce lien.


L'octroi de Lille

Nous voici sur le nouveau boulevard juste sorti des remparts. Au loin apparaît le Romarin. Les employés posent fièrement à l’octroi, où l’on devait s’acquitter d’une taxe d’entrée en ville sur certaines marchandises. Une sorte de péage actuel.

A cet endroit a été édifié le monument à la mémoire de Louise de Bettignies. Louise de Bettignies, agent secret français qui espionna pour le compte de l’armée britannique, a toujours sa statue à l’entrée de la ville de Lille. Elle fut inaugurée le 13 novembre 1927 par le Maréchal Foch et Roger Salengro. « Louise debout contre une stèle, son fin visage levé vers le ciel des Flandres ; elle tend les mains au soldat français qui les baise… ».

Aujourd’hui, les murs de défense ont laissé place aux immeubles modernes et à un peu de verdure au milieu de la circulation. Les voitures ont remplacé les charrois et la circulation a rendu indispensable le doublement de la voie centrale. La construction en vagues successives d’autoponts a permis au périphérique d’abord de se connecter au boulevard puis de l’enjamber. Depuis 50 ans l’urbanisation s’est poursuivie dans ce secteur, avec notamment la construction des bureaux de la Porte du Romarin et la création du quartier de la Nouvelle Madeleine.










Voir le site de l'Exposition Internationale de Roubaix en 1911
Savez-vous que cette Exposition s'est déroulée en partie sur le Grand Boulevard inauguré deux ans plus tôt ?